Sécurité

Zoom sur le rôle essentiel des sapeurs-pompiers

16/02/2025
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Après une année éprouvante en raison du contexte d’insécurité entourant leurs interventions, les sapeurs-pompiers continuent d’assurer leurs missions de bout en bout. Ils ont combattu plusieurs incendies lors de ces dernières semaines. Alors que la saison administrative des feux s'étend jusqu'au 31 mars, la population est invitée à faire preuve de la plus grande prudence.

Le début d’année n’a pas apporté de répit aux soldats du feu déployés en première ligne lors de l’incendie qui s’est déclenché le 1er janvier près de la rivière Bleue de Prony, requérant l’activation du dispositif Orsec de niveau 2. Douze jours de lutte contre les flammes ont été nécessaires pour en venir à bout. Pompiers de la sécurité civile de Nouvelle-Calédonie, pompiers et moyens des services techniques de la Ville du Mont-Dore, renforts nationaux, pompiers des forces terrestres du RIMaP-NC de Plum, brigade provinciale forestières et bénévoles de WWF… au plus fort du combat, trente-et-un sapeurs-pompiers et quinze véhicules de lutte contre les feux de forêt ont été mobilisés, appuyés par des drones et deux hélicoptères bombardiers d’eau qui ont effectué plus de 1 600 largages. En dépit de leur engagement sans faille et de leur dévouement, plus de 1 650 hectares de végétation ont été détruits par les flammes.

 « Les pompiers font leur travail avec abnégation, courage et un sens du devoir infaillible »

Mis à mal durant les exactions de mai 2024 où ils ont joué un rôle essentiel en assurant la sécurité des habitants malgré des troubles à l’ordre public et des conditions d’exercice difficiles, les sapeurs-pompiers du Mont-Dore voient s’allonger la liste des défis à relever. En pleine saison administrative des feux, ils doivent faire face à des incendies en milieu naturel, ou périurbain, fruits de négligence ou de malveillance, accentués par des conditions météorologiques défavorables. S’y ajoute une difficulté supplémentaire : un territoire communal qui, jusqu’au 2 février 2025, a été scindé en deux au niveau de la route de Saint-Louis fermée durant la nuit, nécessitant la mise en place d’un dispositif spécifique pour permettre aux secours d’assurer leurs missions. « Des convois ont été organisés par la gendarmerie présente sur les deux verrous, après une reconnaissance au préalable, pour escorter les secours lors de la traversée de la RP1. Malheureusement, il est arrivé que des véhicules soient caillassés, rendant les conditions d’intervention compliquées. Cela fait partie des inquiétudes que le matériel soit dégradé. Pire, que des hommes soient blessés. Pour autant, les sapeurs-pompiers font leur travail avec beaucoup d’abnégation, de courage et un sens du devoir infaillible », souligne Jérôme Ponceyri, directeur de la sécurité du Mont-Dore. Des renforts nationaux toujours là Malgré les difficultés du métier, les sapeurs-pompiers continuent d’assurer leurs missions de bout en bout. Depuis les exactions, ils sont aidés par la sécurité civile de Nouvelle-Calédonie avec des renforts de Métropole venus leur prêter main-forte quelques jours seulement après le début des troubles. Hébergés - encore aujourd’hui- à l’Institut d’haltérophilie du Mont-Dore, à Boulari, ils ont assuré une couverture de la commune dans la partie nord, alors que la route de Saint-Louis et l’axe à hauteur de la tribu de La Conception étaient bloqués à la circulation. Depuis deux mois, une organisation mixte a été mise en place dans le nord et dans le sud de la commune, qui mêle des pompiers du Mont-Dore et des effectifs nationaux prêts à intervenir en cas de feux et de secours à la personne. Tous ont en commun une vocation chevillée au corps qui les pousse à faire preuve d’un courage et d’un professionnalisme exemplaires.

 

Trois questions à… Eddy Aita, capitaine du centre d’incendie et de secours du Mont-Dore
« Une cartographie atypique »


Quelles sont les particularités de la commune ?
Le Mont-Dore possède une cartographie atypique avec de grands espaces naturels et de nombreuses zones en interfaces habitat/forêt. À ce découpage géographique, s’ajoutent des habitudes culturelles, puisque le feu est utilisé par une grande partie de la population dans son quotidien (barbecue, jardin, brûlage…).


Pourquoi le sud de la commune est-il particulièrement touché par les feux de forêt ?
Géographiquement, c’est dans le sud de la commune que l’on retrouve les grands espaces naturels. À certains endroits, la nature du sol, riche en fer, favorise la propagation du feu par conduction de la chaleur, nécessitant un noyage intensif pour en venir à bout. De plus, nous devons composer avec des zones difficiles d’accès, parfois inaccessibles, rendant les opérations encore plus compliquées.


Quels sont les enjeux ?
Tout feu présente un risque pour la population et les intervenants. De plus, les feux de forêt représentent une grave menace pour la biodiversité et l’écosystème. Les conséquences, nombreuses en cas d’incendie, peuvent être dramatiques : érosion des sols, destruction des forêts, assèchement des nappes phréatiques, épuisement des réserves en eau… Les enjeux sont également d’ordre économique, car déployer des moyens terrestres et aériens coûte très cher.

 

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